Plasticien, performer et artiste numérique, l’artiste français Patrick Moya travaille en arborescence, jonglant entre oeuvre réelle et mondes virtuels, dans une démarche invasive et immersive qui prend comme prétexte son nom et son image, dans le but de « devenir une créature qui vit dans son oeuvre ». Un objectif atteint dès 2007, par le biais de son avatar, quand il s’est installé dans Second Life, où il a reconstruit son univers artistique sous forme
de pixels en 3D, devenant dès lors l’un des pionniers du métavers.
De Moya-Le Nom jusqu’à Moya Maître des Avatars, en passant par Moya-Pinocchio, Moya 3D, Moya Janus… Cette exposition vous permettra de suivre les mille et unes métamorphoses de l’artiste.
Patrick Moya, l’artiste qui voulait vivre dans son oeuvre.
« J’ai toujours rêvé d’être universel, par la pratique de nombreuses techniques et styles, et par la multiplication de mes avatars »
Plasticien, performer et artiste numérique, Patrick MOYA cherche à être partout, érigeant en Asie de grandes sculptures en acier ou modelant dans l’argile en Italie des céramiques avec les lettres de son nom, passant des pinceaux à l’ordinateur, des soirées techno aux murs d’une chapelle, de l’art contemporain à l’art numérique, de la vie réelle aux mondes virtuels … Une démarche invasive et unique qui prend comme prétexte son nom et son image.
Né à Troyes en 1955, il fait des études d’art à la Villa Arson de Nice (1974-1977) : influencé par les théories de la communication de Marshal McLuhan, il émet l’hypothèse que la télévision en direct et les nouveaux réseaux à venir bouleverseront l’histoire de l’art, transformant le créateur en créature.
Après ses études, il prend le temps de poser comme modèle nu pour les écoles de beaux-arts (1979/1989), tout en réfléchissant sur le rôle de l’artiste.
Et c’est par « le nom du père » – MOYA – décliné sous de multiples formes, qu’il commence véritablement son aventure artistique, assimilant l’œuvre à sa signature (1981). Puis, dans un stade du miroir prolongé, il travaille sur son Moi, inventant (1997) un autoportrait décalé, le petit « moya », créature qui tente de se libérer de son créateur pour vivre au centre de l’œuvre. Avant d’inventer son Moya Land, une « civilisation Moya » composée d’un bestiaire presque humain, qui tend à prouver que « l’artiste est une civilisation à lui tout seul ».
Refusant de s’enfermer ou de se limiter, Moya fonctionne en arborescence, non seulement en utilisant tous les médias à sa disposition, mais aussi en déclinant, mixant, remixant et revisitant son propre travail.
Ce qui lui permet d’être à la fois peintre et vidéaste, performer et céramiste, abstrait et figuratif, classique et baroque, narcisse et généreux, populaire et conceptuel, réel et virtuel…
En pionnier des univers virtuels, il a reconstruit son univers en 3D dans le monde fait de pixels de Second Life (2007) : le créateur est enfin devenu, par le biais de son avatar, une créature qui vit dans son oeuvre.