Avant de devenir un musée, le château de Cabriès fut la propriété de grandes familles locales puis celle des Comtes de Provence. La Révolution française mit fin à cette longue lignée lorsque le 13 décembre 1790, Gaspard de Maurelet, seigneur de Cabriès et marquis de la Roquette, dont l’hôtel particulier se trouvait rue Nazareth à Aix-en-Provence, fût arrêté au cours d’une émeute, jeté en prison et, dès le lendemain, pendu à une lanterne du cours Mirabeau, avec l’avocat aixois Pascalis et le chevalier de Guiramand. Dès lors la bâtisse de Cabriès, qu’il avait transformée en lieu de villégiature, fût investie par les habitants de la commune qui se l’approprient.
En 1934, André Roussin, homme de lettres et ami de comédiens, de musiciens et de peintres, fait découvrir le château à un certain Edgar Mélik, venu de Paris après y avoir fait des études de langues et d’art. Celui-ci acquiert l’aile Nord de la bâtisse, pièce par pièce, pour y vivre et y développer son œuvre pendant quatre décennies. Sa production considérable utilise tous les supports possibles (toile, bois, plaque fibrociment, pierre, etc.) jusqu’aux murs intérieurs du château pour un ensemble de fresques. C’est ainsi qu’il réalisera une allégorie unique dans la région – « le paradis, le déluge et l’enfer » – sur les parois de la chapelle aménagée au XVIII° siècle, ainsi que huit autres peintures murales disséminées dans les différentes pièces.
A son décès en 1976, ses héritiers vendent la demeure à la mairie pour y valoriser l’œuvre de l’artiste. Une importante restauration du bâtiment est effectuée en 1980. Les grandes salles servent de lieu d’exposition, accueillent une école de musique et une école de dessin. Depuis le transfert de ces dernières dans la nouvelle Maison des Arts, le musée Mélik occupe la totalité des espaces ainsi qu’une vaste terrasse donnant sur la montagne Sainte Victoire et le mont Ventoux. D’importantes expositions y ont été organisées au fil du temps. On citera notamment celles qui ont été consacrées à Miro, Chagall, Picasso et Seyssaud.
Le musée abrite en son sous-sol une salle d’archéologie communale, avec notamment un sarcophage en plomb, dont la présence à Calas remonterait au deuxième siècle après Jésus-Christ. Par déductions, on a pu estimer qu’il s’agissait du cercueil d’un propriétaire de la villa gallo-romaine de Trébillane, villa dont les restes actuellement enfouis constituent un site classé.,