Zazzi est un peintre. Il l’est par la grâce de la communion qu’il a préservée avec les forces simples du lieu qui est le sien, quelque part dans le Vaucluse, et qu’il parcourt inlassablement, avec une répétition qui est un approfondissement, avec une patience qui fait éclore l’intuition.
Ce qu’il peint est encore ce qu’il voit, mais au terme précisément de ce cheminement et de cette fatigue qui mettent en sourdine le raisonnement et intensifient la réceptivité aux présences élémentaires de la réalité.
Des harmonies ont lieu entre le format carré du support et l’évolution parfois symétrique des strates du pigment. Un travail d’une exceptionnelle élégance est réalisé dans ces climats subtils de gris et de roses qui savent se prémunir de tout éclat inutile et qui s’expriment avec la justesse et la véracité d’un long poème lumineux et attentif aux choses le plus vulnérables.
L’essentiel est bien là, dans l’acte de cette recherche patiente, à très long terme, que Zazzi a entrepris voici de nombreuses années. Il sait depuis que son art s’épanouit dans la durée, patiemment conquise de pas à pas, et qu’il ne saurait s’y soustraire sans s’éloigner de lui-même.
Olivier COUSINOU
conservateur au Musée Cantini- Marseille